Fiche de lecture : "La Société de consommation" Jean BAUDRILLARD, 1970


BAUDRILLARD, Jean, 
La Société de consommation, 1970
  
Partie 1 « La liturgie formelle de l’objet » 
L’objet devient le support d’un véritable culte (chap. « Le statut miraculeux de la consommation ») mais il doit être sans cesse remplacé et gaspillé (chap. « Le cercle vicieux de la croissance ») (« La société de consommation a besoin de ses objets pour être et plus précisément elle a besoin de les détruire.»)



Partie 2 « Théorie de la consommation » 
Le culte du bien-être devient une règle tandis que la société de consommation crée de nouvelles ségrégations avec la naissance d’une nouvelle fonction de l’objet : « la différenciation » (chap. « La logique sociale de la consommation »). L’ « homo oeconomicus » voit les objets comme un moyen d’atteindre le bonheur et subit le « Fun-System, la contrainte de (la) jouissance ». La montée de l’individualisme moderne fait naître un « ego consumans » par opposition aux forces collectives (comparaison avec les ouvriers avant les syndicats) (chap. « Pour une théorie de la consommation »). Parallèlement, apparaît la notion de « personnalisation », qui renforce le sentiment d’unicité du consommateur. Mais celui-ci doit répondre aussi à une « distinction » qui pour Baudrillard est plutôt une « conformité » à un  groupe social (appartenance). L’objet devient alors un code, un système de communication, un langage, il réalise en même temps des modèles que promeut la société de consommation. (chap. « La personnalisation ou la plus petite différence marginale PPDM »)
   
Partie 3 « Mass media, sexe et loisirs » 
Les vecteurs des injonctions de la société de consommation sont donc la publicité et les médias et parallèlement l’objet lui-même avec le « kitsch », le « gadget et le ludique », voire l’art avec le Pop art (art populaire) (chap. « La culture mass-médiatique »). D’autre part, la notion de dépendance à l’objet déjà évoquée auparavant (soumission au système de production) est renforcée par les chapitres « Le plus bel objet de consommation : le corps » avec l’insistance sur l’aliénation du corps féminin, « Le drame des loisirs ou l’impossibilité de perdre son temps » où le temps devient un produit à consommer, « La mystique de la sollicitude » où la publicité et la société de consommation feignent de se mettre au service du consommateur. Cette société de l’abondance semble aboutir à un début de rébellion et de lassitude de l’objet qui se manifeste par des actes violents, l’apparition du phénomène hippie et la fatigue ou la dépression comme mal du consommateur (chap. « L’anomie en société d’abondance »)
  
Conclusion « De l’aliénation contemporaine ou la fin du pacte avec le diable » : notre société est devenue son propre mythe. « Or, nous savons que l’Objet n’est rien, et que derrière lui se noue le vide des relations humaines ». Le seul espoir ensuite reste les manifestations de refus ou désagrégations comme en mai 1968.

Voir aussi : Emission de France Culture du 18 avril 2013  « Baudrillard et le cancer de l’objet »


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